Détournements de deniers publics à Souk Ahras

                La machine judiciaire actionnée

Les détournement et dilapidations de deniers publics ont atteint la côte d’alerte à Souk Ahras, wilaya devenue, depuis bientôt deux décennies, réputée pour ses scandales à répétition.

Les secteurs de la jeunesse et des sports, la culture, les institutions financières et les APC ont été ébranlés en 2007 par des enquêtes judiciaires, charriant avec elles l’espoir de mettre fin à l’impunité, mais sans venir à bout d’un mal qui est déjà au stade de la métastase. Neuf employés de la DJS, dont l’ex-premier responsable, ont été placés sous contrôle judiciaire pour différents chefs d’accusation, dont ceux cités plus haut. Un cadre du Trésor public, interpellé dans la même affaire, a subi la même mesure préventive. Quelques semaines après, le dossier de la culture, dont le préjudice financier est estimé à plusieurs milliards de centimes et qui continue d’ailleurs à donner matière à jaser sur l’attribution de marchés douteux, défraye la chronique locale et met fin à des mois, sinon des années de spéculations quant aux mesures devant sanctionner l’enquête diligentée par les services compétents. L’ex-secrétaire général de la wilaya, acquitté quelques mois auparavant dans une affaire du foncier et l’ex-directeur par intérim de la culture sont, à leur tour, interpellés et placés sous contrôle judicaire. L’enquête la plus longue a également trouvé épilogue en ce début d’année 2008. Il s’agit de celle concernant les ex-gestionnaires administratifs et financiers de l’Opow. En plus du rapport de l’IGF, l’enquête sera basée sur la création d’entreprises fictives sous la houlette d’un élu de l’actuelle APC, des documents faisait état de la création d’associations fantoches bénéficiaires de plusieurs dons et subventions, le détournement d’un matériel et équipement sportifs, ainsi que l’octroi de marchés au profit d’une entreprise d’électricité pendant la période s’étalant entre 2001 et 2003. La mise en détention préventive de l’ex-directeur de la BDL (banque de développement local) et d’un chef de service de la même antenne, et ce suite à une plainte déposée par la direction régionale de la BDL pour attribution illégale de prêts d’investissement, est l’autre affaire venue confirmer l’ampleur du phénomène dans cette wilaya. L’éradiquer, vu ses ramifications, ses préalables, les tenants d’un pessimisme outrageant et complice, n’est pas pour bientôt. Les employés de l’ADE, ceux de l’éducation avec leur volumineux dossier des œuvres sociales, le personnel de l’OPGI et celui d’une entreprise publique dépendant du secteur industriel et sur laquelle pèse un grave dossier lié à l’environnement, ainsi que plusieurs autres directions et organismes publics préfèrent le printemps au lieu de l’hirondelle.

A. Djafri  El Watan