SOUK AHRAS

Cadre de vie précaire à Aïn Seynour

Des potentialités mal exploitées

A quelques encablures du chef-lieu de la wilaya de Souk Ahras, Aïn Seynour, l’une des agglomérations les plus importantes de la commune de Mechroha, vous accueille avec ses sites paradisiaques, ses arbres séculaires, ses eaux limpides, et ce de l’avis d’anciens explorateurs européens.

Ces potentialités sont, malheureusement, mal exploitées, voire ignorées par les différents responsables communaux de la circonscription précitée depuis le découpage de 1985. Outre le chômage latent et les signes patents de misère, notamment à mechta Rezgoune où vivent, dans un précarité affligeante, 60 familles des plus démunies, les habitants de ce village tentaculaire et à vocation pastorale, qui compte avec les hameaux qui l’entourent 9 000 âmes, se trouvent confrontés à d’autres problèmes aussi inextricables. L’amoncellement des détritus le long de la RN16 et de la majorité des pistes la jouxtant, l’omniprésence des déchets ménagers et des monticules de matériaux de construction et de gravats à travers ses sentiers exacerbent les citoyens, et sont souvent à l’origine des odeurs pestilentielles et de la prolifération des moustiques et des rongeurs. L’apparition d’une décharge sauvage à proximité du cimetière chrétien, où l’on s’adonne quotidiennement à l’incinération des produits toxiques au beau milieu d’un important regroupement semi-urbain, infeste les lieux et donne un aspect hideux à une partie des plus verdoyantes du village. Le réseau de canalisation des eaux usées, conçu pour déverser les liquides ménagers et autres en pleine nature, vient donner le coup de grâce au semblant de viabilisation existante depuis des décennies dans cette importante agglomération. L’abattoir, qui y a été improvisé, n’obéit à aucune règle d’hygiène, et l’aménagement laisse à désirer, puisque l’unique rue aménagée vous coupe le souffle à cause de la quantité importante de poussière que vous finirez par inhaler sans vous en rendre compte. Pis encore, celle-ci se transforme en patinoire dès les premières averses d’automne. Le passage régulier et permanent des camions poids lourds est l’autre phénomène qui, conjugué à l’unique route, à la fois sinueuse et d’une largeur qui ne répond plus au trafic routier, multiplie les risques d’accidents de la route et rend difficile toute rencontre avec Morphée. Vrombissement ininterrompu des moteurs, destruction de la chaussée, accidents et embouteillages sont autant de désagréments signalés par les citoyens de Aïn Seynour qui laissent, toutefois, échapper, à travers leurs déclarations, une satisfaction quant au récent lancement d’un projet de déviation de la route vers Mechroha, via la zone de Tellal pour éviter aux poids lourds de traverser cette région.

A. Djafri  El Watan